The next two poems I have posted together mostly because they contain a lot of the same images.
With her pearly and undulating garments
With her pearly and undulating garments,
Even when she walks one believes that she dances,
Like these long serpents that the holy jugglers
With the tip of their batons shake up in cadence.
Like the dreary sand and the blue of the deserts,
Both completely insensible to human suffering
Like the great web of the swell of the seas
She develops herself with indifference.
Her shining eyes are made of charming minerals,
And in that strange and symbolic nature
Where the inviolate angel mixes with the ancient sphinx,
Where all is only gold, steel, light and diamonds,
Sparkling forever like a useless star,
The frigid majesty of a sterile woman.
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Comme le sable morne et l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à l'humaine souffrance
Comme les longs réseaux de la houle des mers
Elle se développe avec indifférence.
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.
The Dancing Serpent
How I love to see, lazy beloved,
Your body so beautiful,
Like flickering fabric,
The skin shimmering!
Over your heavy hair
In the acrid perfumes,
Odorous and vagabond sea,
On the waves blue and brown,
Like a vessel that awakes itself
To the morning wind,
My dreamy soul casts off
For a distant sky.
Your eyes, where nothing is revealed
Sweet or bitter,
Are two cold gems where mix
Gold with iron.
To see you walking in cadence,
Beauty of abandonment,
One would say a serpent that dances
At the end of a staff.
Under the burden of your idleness
Your childish head
Balances itself with the softness
Of a young elephant,
And your body bends and lengthens itself
Like a fine vessel
That rolls edge over edge and plunges
Its yards into the water.
Like a wave enlarged by the thaw
Of grumbling glaciers,
When the water of your mouth climbed back up
To the edge of your teeth,
I believe I drink a Bohemian wine,
Bitter and victorious,
A liquid sky that sprinkles
My heart with stars.
Le Serpent qui danse
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
À te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
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