Thursday, May 7, 2009

Le Reniement de Saint Pierre

I am tired and I don't care about anything. Right.

The Denial of Saint Peter
What is it that God does with this wave of curses
That rise every day towards his dear Seraphim?
Like a tyrant gorged with meat and wine,
He falls asleep to the sweet murmur of our hideous blasphemies.

The sobs of the martyrs and the tortured
Are without doubt an intoxicating symphony,
Since, despite the blood that their pleasure costs,
The skies have not yet had their fill!

—Ah! Jesus, remember the Garden of Olives!
In your simplicity you prayed on your knees
To he who in his sky laughs at the noise of the nails
That the vile hangman planted in your living flesh,

When you saw spitting on your divinity
The villainous body of guards and cooks,
And when you felt the thorns sink
Into your skull where great Humanity lived;

When the horrible heaviness of your broken body
Extended your two outstretched arms, when your blood
And your sweat poured from your fading brow,
When you were put before everyone like a target,

Did you dream of these days so brilliant and beautiful
When you cam to fulfill the eternal promise,
When you treaded, mounted on a sweet donkey,
The roads all strewn with flowers and branches,

When, heart all swollen with hope and courage,
You whipped all these vile traders with all your strength,
When you were finally master? Has the remorse not
Penetrated into your side further than the spear?

—Certainly, I would leave, as for me, satisfied
With a world where action is not the sister of a dream;
That I would use the sword and perish by the sword!
Saint Peter has renounced Jesus…he has done well!

Le Reniement de Saint Pierre
Qu'est-ce que Dieu fait donc de ce flot d'anathèmes
Qui monte tous les jours vers ses chers Séraphins?
Comme un tyran gorgé de viande et de vins,
II s'endort au doux bruit de nos affreux blasphèmes.

Les sanglots des martyrs et des suppliciés
Sont une symphonie enivrante sans doute,
Puisque, malgré le sang que leur volupté coûte,
Les cieux ne s'en sont point encore rassasiés!

— Ah! Jésus, souviens-toi du Jardin des Olives!
Dans ta simplicité tu priais à genoux
Celui qui dans son ciel riait au bruit des clous
Que d'ignobles bourreaux plantaient dans tes chairs vives,

Lorsque tu vis cracher sur ta divinité
La crapule du corps de garde et des cuisines,
Et lorsque tu sentis s'enfoncer les épines
Dans ton crâne où vivait l'immense Humanité;

Quand de ton corps brisé la pesanteur horrible
Allongeait tes deux bras distendus, que ton sang
Et ta sueur coulaient de ton front pâlissant,
Quand tu fus devant tous posé comme une cible,

Rêvais-tu de ces jours si brillants et si beaux
Où tu vins pour remplir l'éternelle promesse,
Où tu foulais, monté sur une douce ânesse,
Des chemins tout jonchés de fleurs et de rameaux,

Où, le coeur tout gonflé d'espoir et de vaillance,
Tu fouettais tous ces vils marchands à tour de bras,
Où tu fus maître enfin? Le remords n'a-t-il pas
Pénétré dans ton flanc plus avant que la lance?

— Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait
D'un monde où l'action n'est pas la soeur du rêve;
Puissé-je user du glaive et périr par le glaive!
Saint Pierre a renié Jésus... il a bien fait!
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Angst. Angst. Angst.

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