Monday, September 15, 2008

Sisina/Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier

Tired.
But in an excellent way.

Sisina
Imagine Diana in gallant company,
Striding through the forests or beating the thickets,
Hair and breasts in the wind, drunk from the uproar,
Wondrous, defying the best cavaliers!

Have you seen Théroigne, lover of carnage,
Exciting to assault a barefoot mass,
The eye and the cheek on fire, playing her character,
And mounting, sword in hand, the royal staircase?

Such is Sisina! But the sweet warrior’s
Soul is as charitable as it is murderous;
Her courage, demented by powder and by drums,

Before the suppliants knows to put down the arms,
And her heart, ravaged by the flame, has always,
For he who proves worthy, a reservoir of tears.

Sisina
Imaginez Diane en galant équipage,
Parcourant les forêts ou battant les halliers,
Cheveux et gorge au vent, s'enivrant de tapage,
Superbe et défiant les meilleurs cavaliers!

Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage,
Excitant à l'assaut un peuple sans souliers,
La joue et l'oeil en feu, jouant son personnage,
Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers?

Telle la Sisina! Mais la douce guerrière
À l'âme charitable autant que meurtrière;
Son courage, affolé de poudre et de tambours,

Devant les suppliants sait mettre bas les armes,
Et son coeur, ravagé par la flamme, a toujours,
Pour qui s'en montre digne, un réservoir de larmes.


Verses for the Portrait of M. Honoré Daumier
The one whose image we offer to you,
And whose art, subtle above all,
Teaches us to laugh at ourselves,
That one, reader, is a sage.

He is a satirist, a mocker,
But the energy with which
He paints Evil and her repercussions
Proves the beauty of his heart.

His laughter is not the grimace
Of Melmoth or Mephisto
Under the torch of Alecto,
Which burns them, but which freezes us,

Their laughter, alas! Of gaiety
It is only a painful load;
He radiates it, straight and wide,
Like an omen of his goodness!

Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier
Celui dont nous t'offrons l'image,
Et dont l'art, subtil entre tous,
Nous enseigne à rire de nous,
Celui-là, lecteur, est un sage.

C'est un satirique, un moqueur;
Mais l'énergie avec laquelle
Il peint le Mal et sa séquelle
Prouve la beauté de son coeur.

Son rire n'est pas la grimace
De Melmoth ou de Méphisto
Sous la torche de l'Alecto
Qui les brûle, mais qui nous glace,

Leur rire, hélas! de la gaieté
N'est que la douloureuse charge;
Le sien rayonne, franc et large,
Comme un signe de sa bonté!

No comments: