A Fantastic Engraving
This curious specter has no clothing than,
Grotesquely encamped on his skeletal brow,
A dreadful diadem feeling like a carnival.
Without spurs, without whip, he winds a horse,
Phantom like him, apocalyptic beast,
That leaks through the nostrils like an epileptic.
Traversing the space they through together,
And they press infinity with an indiscriminate hoof.
The rider carries a flaming sword
Over the nameless multitude that his horse crushed,
And looks over, like a prince inspecting his mansion,
The cemetery cold and immense, without a horizon,
Where lies, in the glimmers of a white and lifeless sun,
The nations of ancient and modern history.
Une gravure fantastique
Ce spectre singulier n'a pour toute toilette,
Grotesquement campé sur son front de squelette,
Qu'un diadème affreux sentant le carnaval.
Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
Au travers de l'espace ils s'enfoncent tous deux,
Et foulent l'infini d'un sabot hasardeux.
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
Sur les foules sans nom que sa monture broie,
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,
Le cimetière immense et froid, sans horizon,
Où gisent, aux lueurs d'un soleil blanc et terne,
Les peuples de l'histoire ancienne et moderne.
The Joyful Dead
In a rich soul full of snails
I wish to dig myself a deep grave,
Where I can spread out my old bones at leisure
And sleep in the oblivion like a shark in the wave.
I hate the testaments and I hate the tombs;
Rather than imploring a tear from the world,
Living, I would love better to invite the crows
To draw all the remnants from my filthy carcass.
Oh worms! Black companions without ears and eyes,
You see a free and joyous dead man coming to you;
Well-fed philosophers, sons of corruption,
So go through my ruin without remorse,
And tell me if there is still some torture
For this old soulless body, death amongst the dead!
Le Mort joyeux
Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde.
Je hais les testaments et je hais les tombeaux;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
À travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!
This curious specter has no clothing than,
Grotesquely encamped on his skeletal brow,
A dreadful diadem feeling like a carnival.
Without spurs, without whip, he winds a horse,
Phantom like him, apocalyptic beast,
That leaks through the nostrils like an epileptic.
Traversing the space they through together,
And they press infinity with an indiscriminate hoof.
The rider carries a flaming sword
Over the nameless multitude that his horse crushed,
And looks over, like a prince inspecting his mansion,
The cemetery cold and immense, without a horizon,
Where lies, in the glimmers of a white and lifeless sun,
The nations of ancient and modern history.
Une gravure fantastique
Ce spectre singulier n'a pour toute toilette,
Grotesquement campé sur son front de squelette,
Qu'un diadème affreux sentant le carnaval.
Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
Au travers de l'espace ils s'enfoncent tous deux,
Et foulent l'infini d'un sabot hasardeux.
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
Sur les foules sans nom que sa monture broie,
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,
Le cimetière immense et froid, sans horizon,
Où gisent, aux lueurs d'un soleil blanc et terne,
Les peuples de l'histoire ancienne et moderne.
The Joyful Dead
In a rich soul full of snails
I wish to dig myself a deep grave,
Where I can spread out my old bones at leisure
And sleep in the oblivion like a shark in the wave.
I hate the testaments and I hate the tombs;
Rather than imploring a tear from the world,
Living, I would love better to invite the crows
To draw all the remnants from my filthy carcass.
Oh worms! Black companions without ears and eyes,
You see a free and joyous dead man coming to you;
Well-fed philosophers, sons of corruption,
So go through my ruin without remorse,
And tell me if there is still some torture
For this old soulless body, death amongst the dead!
Le Mort joyeux
Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde.
Je hais les testaments et je hais les tombeaux;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
À travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!
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