Below are three different poems. They are all short (comparatively speaking) so I hope this is tolerable. I am also trying to figure out what's going on with my illustrations. Also, happy Friday the 13th.
The Albatross
Often, to amuse themselves, the men of a company
Capture albatrosses, huge birds of the sea,
Which follow, lazy companions of the journey,
The ship gliding over the bitter chasms.
Barely had they dumped them on the boards,
That these kings of the blue, clumsy and shamed,
Let their great white wings pitifully
Drag alongside them like oars.
This winged voyager, how he is awkward and weak!
He, so beautiful before, he is shapeless and funny!
One aggravates his beak with a pipe,
The other mimics, limping, the cripple who flew!
The Poet resembles the prince of the clouds
Who haunts the tempest and laughs at the archer;
Exiled on the soil in the middle of jeers,
His giant wings keep him from walking.
L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Above the lakes, above the valleys,
The mountains, the forests, the clouds, the seas,
Across the sun, across the ether,
Across the confines of the starry spheres,
And, like a good swimmer swoons in the sea,
You gaily furrow the profound immensity
With an unspeakable and manly pleasure.
Go purify yourself in the upper air,
And drink, like a pure and heavenly liquor,
The clear fire that fills the lucid spaces.
Behind the worries and the great sorrows
That load with our heaviness the hazy existence,
Happy the one who is able with his vigorous wing
To thrust himself over the fields luminous and serene;
The one whose thoughts, like skylarks,
Towards the morning sky takes free flight
—Who soars over life, and understands without effort
The language of the flowers and the silent things!
Élévation
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;
Nature is a temple where living pillars
Sometimes let out confused words;
Man passes there to traverse the forest of symbols
Which observe him with familiar gazes.
Like the long echoes that confuse themselves in the distance
In a dark and deep unity,
Vast like the night and the clarity,
The perfumes, the colors and the sounds that answer them.
There are perfumes cool like the flesh of children,
Sweet like oboes, green like the meadows,
—And others, corrupt, rich, and triumphant,
Having the expansiveness of infinite things,
Like amber, musk, benzoin, and incense,
That sing the transport of the spirit and the senses.
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
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